Editorial

Coup de frein ou réduction des coûts? Qu’en est-il des structures?

Avec ses nuances et ses particularités, la langue a quelque chose d’enrichissant et de charmant.

Ainsi, en français, le programme de maîtrise des coûts du Conseil fédéral vise à freiner la hausse des coûts alors qu’en allemand, il prétend les réduire. La version française est certainement plus réalsite. Mais, pour en revenir à l’origine de ce débat politique, quel est donc le problème? La politique évoque une explosion des coûts: en 20 ans, entre 2000 et 2019, les coûts du système de santé ont progressé de 50 % et les primes de 85 %. Qu’en est-il des coûts dans les cabinets des médecins de famille et de l’enfance? Ils ont augmenté de 2 %. En d’autres termes, notre coup de frein est déjà très puissant.

Dans quels domaines observe-t-on les plus fortes hausses? Depuis des années, les prestations ambulatoires des hôpitaux se classent en tête. On a créé de nouvelles structures qui ne correspondent pas aux besoins de prise en charge mais à ceux des exploitants, et n’apportent aucune valeur ajoutée à la population. Or, personne ne soulève la question de savoir dans quelle mesure il faudrait réduire ces structures. Le Conseil fédéral privilégie un plafond de coûts plutôt que de saisir le mal à la racine.

Il est tout aussi inexplicable que l’on ne s’interroge pas sur le mécanisme des hausses de coûts. Toujours sur la base de hausses prévues mais non réalisées, avec la bénédiction de l’OFSP, on a ainsi accumulé des réserves superflues. Cet argent appartient aux payeurs de primes. Un point c’est tout. Il serait simple de corriger aussi cette erreur structurelle. Il suffirait de le vouloir.

À mon avis, les manœuvres dilatoires du Conseil fédéral et de l’OFSP concernant TARDOC sont tout simplement indécentes. Le nouveau tarif pourrait déjà être en vigueur. Il suffirait de le vouloir...