À l’occasion de la nouvelle législature, il nous faut dire au revoir

Trois personnalités politiques qui se sont beaucoup investies pour les soins médicaux de base dans notre pays.

Nous leur adressons nos sincères remerciements.

Hans Stöckli – un pilier de la politique de la santé

Il est le maire de Bienne par excellence. Sept ans au Conseil national et douze ans au Conseil des États n’ont jamais pu effacer cette renommée. Quand Hans Stöckli s’engageait pour une cause, il le faisait corps et âme, et son enthousiasme se transmettait au public. « Proche du peuple » est sans doute le qualificatif qui lui convient le mieux. Il s’enthousiasmait facilement pour des projets et devenait ensuite le moteur de l’action. Tout n’a pas toujours abouti. Les Jeux Olympiques, par exemple, ne voulaient absolument pas venir en Suisse. Et c’est encore le cas aujourd’hui ! Mais les obstacles n’ont jamais découragé Hans Stöckli. Bien au contraire ! Il est ainsi devenu le père de l’initiative « Enfants sans tabac », sans avoir besoin de faire preuve d’autoritarisme. Il s’est plutôt montré un homme de réseau, un compagnon convaincant et le moteur toujours positif de ses alliés. En 2016, peu de gens lui ont accordé du crédit pour son idée d’initiative populaire en réaction au rejet honteux de la loi sur les produits du tabac. L’industrie du tabac semblait trop puissante, ses sbires des mondes de la publicité et de l’économie trop dociles et le potentiel politique des organisations de santé trop faible. Mais Hans Stöckli ne s’est pas laissé abattre et s’est accroché à ses convictions ! Et ce qui devait arriver arriva : le 13 février 2022 est entré dans l’histoire ! Pour la première fois depuis des générations, une mesure de prévention a été inscrite dans la Constitution : « Enfants sans tabac » sera désormais obligatoire ! Hans Stöckli accompagnera son « bébé » jusqu’à la fin de sa mise en œuvre. Nous en profitons pour le remercier de son engagement indéfectible.

Angelo Barrile – retour au cabinet de médecin de famille

Il a réussi à se faire élire au Conseil national grâce à une campagne électorale populaire grandiose. Ses électrices et électeurs l’ont certainement perçu comme nous l’avons vu à Berne : un homme politique ouvert, communicatif, chaleureux et, surtout, atypique. Rien d’étonnant à ce qu’il soit devenu médecin de famille, proche des gens et de leurs préoccupations. Son parti lui a refusé un siège à la Commission de la santé. Il n’y est entré qu’à titre de remplaçant, mais cela ne l’a pas découragé. Pour les jeunes médecins, il a repris la présidence de l’ASMAC et son engagement ainsi que son enthousiasme ont toujours été palpables. Après 8 ans passés au Parlement national, Angelo Barrile a décidé de quitter le navire. Son combat mené avec succès contre une maladie maligne lui a fait changer ses priorités. Nous le comprenons parfaitement et le remercions pour son travail positif, ainsi que pour son formidable engagement en faveur des soins médicaux de base, de la relève et de l’égalité des chances. Ses patientes et patients sont sûrement ravis !

 

 

 

 

Marina Carobbio Guscetti – l’appel du canton 

Initialement médecin de famille dans la région du Val Mesolcina, a mené une politique très proche de la population et a été élue au Conseil des États en 2019, comme on pouvait s'y attendre. Elle a su affirmer ses idées dans le domaine de la politique de la santé sans pour autant perdre de vue la perspective globale – et elle l’a bien prouvé en tant que responsable de la politique financière. Nous nous souviendrons de sa motion Il faut former plus de médecins en Suisse ! qui, en 2020, alors que le nombre de places d’études augmentait, incitait déjà la Suisse à voir plus loin. Le Conseil des États l’a suivie, ce qui lui a valu des applaudissements nourris lors de notre symposium politique. Malheureusement, le Conseil national n’a pas su faire preuve de la clairvoyance nécessaire par la suite. Marina Carobbio a marqué la politique de santé de son parti. Nous n’étions pas toujours d’accord, mais nous avons énormément apprécié son engagement. Et nous ne sommes pas les seul·e·s : les Tessinois et Tessinoises l’ont également bien compris et l’ont élue au gouvernement. Une perte amère pour Berne, mais certainement une nouvelle réjouissante pour Bellinzone. Nous remercions sincèrement Marina Carobbio Guscetti pour les 16 années passées au service du Conseil national et du Conseil des États.